15/10/2014

#16114 News Tokio Hotel


Article Noisey-Vice.com : « Je dis toujours que je suis une star du porno tchèque » – Interview de Tokio Hotel



Vous l'avez peut-être remarqué. Tokio Hotel a sorti un album le Jour de l'Unité allemande. Celui-ci s'appelle « Kings of Suburbia » et – vous pouvez vous rassurer – il n'est pas devenu l'album définissant notre génération. Ce qu'il aurait très bien pu être. Les conditions d'un retour inattendu sont comme tracées : Il y a quatre ans, Bill et Tom Kaulitz ont déménagé à LA et de ce fait, se sont éloignés de la folie qui leur a été apportée par « Durch den Monsun » dans la moitié du monde. Tokio Hotel a joué devant la Tour Eiffel et a été rempli des stades au Japon, ils ont même amené des adolescents israéliens à apprendre l'allemand. Imaginez que la moitié du monde vous regarde grandir et que vous ayez à expliquer votre orientation sexuelle, encore et encore. 

J'ai tout cela en tête, tandis que je suis assis comme un petit garçon dans le hall d'entrée du Ritz Carlton, attendant qu'on vienne me chercher pour pouvoir faire l'interview avec Tokio Hotel. Durant ce labs de temps, je regarde des femmes russes dans des chaussures Prada, au style indien avec des ceintures Dolce & Gabana et des américains dans des chemises Givenchy. Cette situation est déjà assez surréaliste. Puis, quand je vois passé devant moi les joueurs de basket-ball de mon équipe préféré, les San Antonio Spurs, je sais que cette interview va être magique. (Un petit conseil, asseyez-vous une fois dans le hall de l'hôtel Ritz et regardez les gens. Il serait peut-être mieux de ne pas porter un t-shirt « Thug Life » ce jour-là...) 

Quelques minutes plus tard, on vient me chercher pour me déposer dans une suite double. Dans quelques minutes, les quatre stars de la pop vont sortir de l'autre chambre, certains traînant des pieds, d'autres en talons hauts. Bill porte en effet des pompes, sur lesquelles des frites sont dessinées. Tous les quatre me sourient. 

Noisey : Bill, vous avez dit jeudi lors de la conférence de presse, que vous n'avez jamais été au Berghain. J'ai de l'avance sur vous. J'y ai été pour la première fois il y a deux semaines. 

Bill : Et ? Comment était-ce ? 

Bien, il était sept heures du matin et j'étais sobre... 

Bill : J'ai déjà entendu dire que les gens y allaient à neuf heures. Ne doivent-ils pas justement se lever à cette heure-là ? Commencent-ils déjà à boire alors ?

Je crois que beaucoup y vont pour se chercher un tampon, puis rentre à la maison et reviennent dans l'après-midi pour y rester jusqu'à mardi ou quelque chose du genre. 

Bill : Ah d'accord, et vous y êtes allé à sept heures du matin et y êtes resté jusqu'à mardi ?

Bon dieu, non. Je suis rentré chez moi après trois heures. Mais pourquoi le Berghain vous fascine-t-il exactement ? 

Bill : J'ai simplement entendu dire que c'est le club le plus chaud et que des gens viennent de toute l'Europe pour faire la fête au Berghain. En Amérique, et notamment à LA, il n'y a aucun club où vous pouvez faire la fête 24 heures d'affilé. 

A quelle heure est le couvre-feu ? 

Bill : Le « Last Call » est à 1hrs45. 
Tom : A deux heures, ils vous prennent le verre de la main.
Bill : Et puis, les lumières s'éteignent. Ils ne font pas non plus d'exception. C'est vraiment ennuyeux. Cependant, est-ce difficile d'y entrer ?

Quand j'y étais, il n'y avait pas de file d'attente. Mais j'ai aussi entendu dire qu'il y avait des gens qui avaient fait la file pendant trois heures et qui n'y sont pas rentrés. Mais saviez-vous qu'ils ont aussi des « Dark Rooms » ?

Bill : Il y a aussi des « Dark Rooms » au Berghain ? Alors je veux vraiment y aller ! (rit) 

Georg et Gustav, le Berghain serait-il aussi pour vous ? 

Georg : J'irais jeter mon œil. 
Gustav : La « Dark Room » en tout cas. Ca a été l'argument convaincant. 
Bill : La « Dark Room » serait vraiment bien pour vous deux je trouve. 
Tom : Puis, ils recevraient un petit quelque chose.

On va arrêter de parler du Berghain. Il y a cinq ans, vous avez déménager à LA. Vouliez-vous fuir la folie Tokio Hotel ?

Tom : Le déménagement n'a principalement rien à voir avec la ville de LA. Nous avons toujours trouvé la situation dans laquelle nous étions insupportable. Le point décisif a été quand notre maison a été cambriolé. 

Des fans ? 

Tom : Chaque jour, nous avions 50 personnes devant la porte de chez nous. Ca a probablement été l'une d'entre elle. Quand elles sont entrées par effraction, elles ont pris nos derniers 600 m² de vie privée avec eux, c'est à ce moment que nous nous sommes dit que nous devions partir. Nous connaissions quelques personnes à LA, nous avons alors pris nos cliques et nos claques. 
Bill : Nous n'avions pas non plus vu la maison dans laquelle nous allions vivre, nous sommes simplement partis. 
Tom : L'image glamour de Hollywood qu'on a de LA serait en réalité une réelle raison de ne pas y aller. Nous voulions nous planquer. C'est ce que nous avons fait quand nous avons déménagé en dehors de LA, parce que nous n'étions pas d'humeur à marcher sur des tapis rouges et à faire la fête avec des célébrités. Nous n'avons tout simplement rien faire pendant un long moment et avons essayé de nous cacher.

Qu'avez-vous ressenti en étant anonyme pour la première fois ? 

Tom : C'était dément ! 
Bill : C'était un rêve. Au début, il nous a fallu un certain temps pour nous y habituer. Vous regardez partout, pour voir si quelqu'un est là et vous attend. A LA, nous pouvons aller quelque part et réserver avec notre propre nom. Quand nous nous enregistrons quelque part ici (en Allemagne), nous avons toujours des pseudonymes, afin que personne ne s'en rendent compte. Quand nous restons dans un endroit trop longtemps, ça n'ira pas pour nous. C'est pour ça que nous sommes en fait toujours sur la route. 
Georg : Nous pouvons vous dire que son pseudonyme est Vivian Schmitt. (tout le monde rit) 

Si vous voulez avoir une vie privée, ce n'est certainement pas le meilleur pseudonyme. 

Bill : C'est vrai, d'autres personnes sont devant la porte. 
Tom : Avec des gode-ceintures. 

Vous avez dit que vous avez récupéré votre vie à LA. Que signifie cela exactement ? 

Bill : Exactement, nous avons pour la toute première fois fait énormément la fête. J'ai aussi dû apprendre ceci pour la première fois : Pas de sécurité en allant la nuit dans un club. Ici (en Allemagne), c'est : Vous appelez quelqu'un, une table sera alors réservée dans le coin VIP, où un ruban rouge se trouve devant. Quand vous vous y asseyez, vous avez l'impression d'être un animal dans un zoo et les gens restent là, à prendre des photos. Ce n'est pas génial. Vous ne pouvez pas vous asseoir avec vos amis et vous amusez. 
Tom : Nous choisissons aussi toujours les clubs avec des coins fumeurs. J'aime parler et trainer avec des personnes qui s'y trouvent. 

Quand vous vous asseyez dans les coins fumeurs et parler avec des gens que vous ne connaissez pas, comment expliquez-vous à ces personnes qui vous êtes le groupe de rock le plus couronné de succès de tous les temps en Allemagne ?

Bill : A LA, les gens racontent immédiatement qu'ils font et comment ils sont super. Tom et moi gardons généralement nos bouches fermés, c'est pourquoi les gens pensent que nous sommes vraiment bizarre. Quand je suis tout seul quelque part, je mens souvent. Je leur dis que je suis étudiant. Une personne m'a récemment demandé ce que je faisais et je lui ai répondu que j'étudiais la photographie, c'est là qu'il me dit : « Trop fort ! Je suis photographe ! » Je me suis dit « Merde ! ». Puis il m'a demandé quel était mon appareil photo préféré et mon objectif préféré. 
Tom : Lui as-tu dit que ton appareil photo préféré est l'iPhone ? 
Bill : (rit) Je me suis souvent demandé si j'étais réaliste, si j'arrivais à leur faire gober ce que je leur disais. 
Tom : Je dis toujours que je suis une star du porno tchèque.

Pouvez-vous aussi avoir l'accent tchèque ? 

Tom : Non, je déballe simplement ma chose. Cela suffit comme preuve.

 Je pense qu'il serait bon de faire plus de recherche pour la prochaine fois.

Bill : Oui. La prochaine fois, nous devrions vraiment prendre quelque chose que nous connaissons. Nous avons même dit que nous avions des parents riches, mais on ne nous a pas cru non plus. 

Après cinq ans, vous êtes maintenant de retour avec une nouvelle musique. Quelles conclusions avez-vous faites pour l'avenir ? 

Bill : Je pense qu'il est important que nous trouvions un équilibre entre la folie Tokio Hotel et nos vies privées. Dans le passé, nous ne vivions pas en dehors de cette bulle. Un jour au l'autre, vous devenez dépressif et vous ne profitez de plus rien. Alors, vous en avez rien à faire dans quelle ville vous vous trouvez ou quel prix vous avez gagné. Un jour au l'autre, vous ne savez plus comment s'appelle l'émission télé dans laquelle vous devez vous produire. Pour pouvoir apprécier et à nouveau assurer, vous avez besoin d'un lieu de refuge. Le but est de le garder parce que nous le possédons maintenant.

Avez-vous écouter de la musique plus consciemment ?

Tom : Oui bien sûr, nous avons été dans les festivals et nous avons écouter beaucoup de nouvelle musique dans la phase initiale de production de l'album. J'écoute beaucoup Chet Faker. Je trouve leur nouveau clip génial, bien qu'il soit très simple. Comment ont-ils fait ? Ils n'ont jamais été dans les rues, le cadrage est si lisse/régulier. C'est génial. 

Comment voulez-vous que les gens prennent le nouveau Tokio Hotel ? 

Tom : Nous espérons que les gens prennent l'album de manière neutre et qu'ils écoutent simplement la musique. J'aime la musique bien faite. Dès que j'entends une chanson, je pense : « C'est une bonne composition de chanson couplée à une bonne production », j'aime ça. Peu importe d'où elle vient ou quel est le nom de l'auteur. C'est ce que l'on souhaite aussi en tant qu'artiste. C'est pour cette raison que nous avons aussi fait un pause, parce que nous voulions revenir avec de la musique dont on peut parler, et pas juste parler de la vie privée. 

Est-il possible d'avoir un avis neutre vous concernant ? « Durch den Monsun » est marqué au fer rouge dans mon esprit et puis, pour être honnête, je n'en étais pas vraiment fan. 

Tom : C'est exactement la même chose pour nous. Quand on avait fait « Durch den Monsun » à 15 ans, je trouvais la chanson vraiment géniale. Aujourd'hui, nous n'aurions probablement pas écrit la chanson comme ça.
Bill : Cela dépend toujours du degré d'ouverture des gens. Quand je trouve qu'une chanson est bonne, j'écoute en premier la chanson et regarde par après qui l'a faite. Ce n'est parce que je n'appréciais pas quelqu'un dans le passé, que je ne peux pas l'écouter aujourd'hui si j'apprécie sa musique. C'est d'ailleurs pour ça que nous avons sorti trois chansons avant l'album. Les gens doivent écouter seulement notre musique et après, regarder à quoi nous ressemblons.

Malheureusement, nous n'avons plus de temps. Mais quand allons-nous donc ensemble au Berghain ? 

Bill : Je voudrais bien y aller maintenant. Le problème est que nous devons prendre l'avion vers la France après-demain. Mais nous sommes justement en train d'installer un studio à Berlin. Nous voulons déplacer notre base de Hamburg à Berlin. J'espère que nous aurons l'opportunité d'y aller bientôt. 
Georg : C'est encore ouvert. Théoriquement, nous pourrions y aller maintenant. 
Bill : C'est vrai. Annulons tous les rendez-vous et nous nous revoyons mardi soir.

Traduction par Prinz16.skyrock.com (c) - Source : noisey.vice.com