29/09/2014

#9514 News Tokio Hotel

Article-Mate Magazine, "Bill et Tom sur l'âge adulte"-Octobre 2014:

 

 



Idôlatrés, rejetés, celébrés ou raillés, mais jamais ignorés : Tokio Hotel a réussi en quelques années, après la sortie de leur premier single Durch den Monsun, à devenir le groupe allemand le plus exporté de ces dix dernières années. Le groupe a également trouvé en France des ventes gratifiantes et les singles comme les albums une place régulière dans les charts français. En même temps, l’auditeur allemand s’est fait au style expressif du leader Bill Kaulitz-on est en effet réellement fier des quatre jeunes du pays, car ils ont réussi à l’étranger, là où d’autres artistes allemands se sont cassés les dents. Nous voulons interroger Bill et son frère jumeau Tom, sur l’endroit où ils se sont cachés ces dernières années, si nous recevrons Bill de nouveau en jeans et T-shirts et avant toute chose, sur le son du nouvel album.

Votre quatrième album est dans les startingblocks. Cinq ans se sont écoulés depuis votre troisième album. Un an après la sortie d’Humanoid, vous avez décidé de faire une pause dans votre vie publique et vous êtes exilés à Los Angeles.

Bill : Cela fait déjà quatre ans, oui.

Pourquoi avoir décidé de partir en Amérique ?
Bill : ça a été une décision spontanée. Nous a savions qu’il nous fallait partir d’Allemagne et nous connaissions quelques personnes à LA. Ça aurait pu être aussi n’importe quelle ville. Nous avions déjà commencé à chercher une deuxième maison et n’avions pas prévu de partir complètement.
Tom : quand c’est vraiment devenu fou en Allemagne, nous avons déménagé presque du jour au lendemain. Nous n’avions même pas vu la maison, dans laquelle nous avons déménagé, mais nous l’avions cherché sur le net. Ensuite nous sommes partis avec toutes nos affaires. Sans ticket de retour.

A quel point était ce difficile de ne rien faire ?
Tous les deux : ça ne l’était pas !
Bill : ce serait bête de dire cela, nous avions tout le temps pour travailler sur l’album. Au début nous n’avons vraiment rien fait. Nous nous sommes simplement reposés et fait des choses que nous n’avions pas eu le temps de faire jusque-là.
En 2013 on vous a vu à la télé allemande dans le jury de « Deutschland such den Superstar ». Parce que la scène vous manquait peut-être un peu ?
Bill : Nous avions simplement le temps de le faire. Quand nous étions tout le temps sur les routes avec Tokio Hotel, on ne s’est jamais posé la question de travailler en tant que jurés. On avait toujours des offres, et cette fois-ci l’offre était si bonne, que nous n’aurions pas pu dire non.
Tom : (rires).

Comment avez vous gardé le contact ces dernières années avec les fans ? Sur YouTube vous avez publié plusieurs vidéos montrant les backstages et le travail en studio-était ce votre manière de dire : « salut, nous sommes toujours là ? »
Bill : oui, nous avons recommencé en principe les Tokio Hotel TV. Nous l’avions déjà fait auparavant. Avec le nouvel album nous les avons repris, pour donner un aperçu aux gens sur notre vie et le travail en studio.

Tom, dans le trailer officiel du nouvel album, on te voit, entre autre, en train de mixer. Quand as tu échangé ta guitare contre la table de mixage ?
Tom : ça s’est fait par la force des choses. Quand nous avons commencé à composer les premières chansons, à refaire de la musique et à voir de nouveau nos producteurs, c’est allé dans une direction que nous n’avions absolument pas prévue. Les sessions d’écriture avec d’autres compositeurs ne se sont pas passées comme nous l’avions imaginées. C’est pourquoi j’ai dit à Bill, nous devons tout faire nous-mêmes. Ensuite, nous avons mis en place un studio à la maison et avons simplement commencé (à écrire). Pas du tout avec l’objectif de tout produire, mais les choses ont fait que Bill et moi sommes maintenant producteurs executifs de l’album et j’ai produit une grand partie des chansons. C’est un sentiment incroyable. Ça s’est fait naturellement, car nous avions beaucoup de temps.

Parlons encore un peu du trailer : Bill, tu racontes toi-même parfois renoncé à des chansons terminées. Qui a le dernier mot dans le groupe ? Ou bien est ce que le choix des chansons est une décision commune ?
Bill : nous faisons semblant de prendre la décision en commun. En réalité je suis celui qui tire les ficelles en coulisses. (rire moqueur). Bien sûr nous prenons la décision ensemble et on regarde si tout peut aller ensemble. Nous savons ce qui est important pour l’autre. Tom sait, quand je dis un « non » d’une certaine manière, qu’il n’a pas besoin de chercher à me faire changer d’avis, et laisse les choses ainsi. Et inversement.

Qui a écrit les textes ?
Bill : nous l’avons écrit tout ensemble.
Tom : la plus grande partie vient de moi.
Bill : bien sûr, les textes ont été écrit en grande partie par moi. Nous avons écrit complètement quelques petites choses, nous en avons écrit d’autres avec d’autres compositeurs et producteurs.
Tom : en fait, quand un texte est vraiment brillant et est au point, c’est parce que ça vient de moi. Tout le reste vient de Bill.

Vous ne jouez quasiment qu’avec des effets électroniques et des vocodeurs-est ce là le chemin que prend Tokio Hotel musicalement ?
Tom : déjà en ce qui concerne les effets vocaux, je dirais que ce n’est pas le « chemin » musical vers lequel on va. Cela dépend toujours des chansons. Nous ne nous sommes jamais dit que nous allions absolument utiliser des vocodeurs ou bien des autotunes. Il y a des voix avec lesquelles on peut faire beaucoup de choses et ça ne sonne pas bien. Et il y a aussi des voix, qui sonne très, très bien avec des effets exagérés, et ça se passe ainsi avec la voix de Bill. Au début je les avis mis de côté. Je pensais : non, peut-être on pourrait le faire de manière pure. Cela sonnait bien sûr toujours très faux, car Bill chante simplement comme de la merde. (rire moqueur, Bill rit).
Bill : nous n’avions pas réfléchi à une direction précise pour l’album. Nous avons aussi pris du temps, car nous ne savions vraiment plus ce que nous voulions faire musicalement. Durant un temps aussi long, il se passe bien sûr beaucoup de choses. On change soi-même et on développe d’autres goûts. L’album est aussi inspiré de la vie nocturne. Nous voulions faire de la musique que nous entendions en privé, que nous trouvions géniale et que nous avions envie de faire.

Quel a été le dernier album que vous vous êtes acheté ?
Tom : j’achète plutôt des chansons individuellement. Je viens justement de m’acheter celle de-comment il s’appelle ? José ?
Bill le coupe : Hozier ou quelque chose comme ça. Je ne sais pas comment on prononce son nom.
Tom : comment s’appelle la chanson ?
Bill : « Take me to the Church ».
Tom : « Take me to the Church ». Je l’ai acheté. Nous avons notre propre playlist sur Spotify, par laquelle nous avons annoncé à quelle date sortirait l’album. La playlist rassemble à peu près tous nos goûts musicaux.
Bill : j’aime réellement Robyn. Tout ce qu’elle fait, je l’achète. Je trouve également Ellie Goulding super.

Quelque chose qui était aussi important pour Tokio Hotel était le style. A quoi devons nous nous attendre ?
Bill : on peut s’attendre à beaucoup. (les deux rient). En marge de la musique, l’aspect visuel est très très important pour nous. Nous avons fait un shooting super et nous l’avons vécu à fond. De mon côté le style change tout le temps.
Tom : en fait, Bill l’a vécu pleinement, le reste du groupe s’est détendu.

Bill, tu montes sur scène avec un costume qui ne paraît pas très confortable. Tu ne penses pas un jour monter sur scène simplement en T-shirt et Jeans ?
Bill : quand je sors avec mon chien, je le fais en pantalon de jogging. Sur scène, ça ne me viendrait jamais à l’esprit. Quand nous partons, par exemple, en tourné, et que je n’ai pas de costumes, alors je ne me sens pas bien du tout. Je ne me sentirais pas à l’aise sur scène si je devais porter une casquette de base-ball, un jean et un T-shirt.

On a l’impression que vous vous sentez très détendus avec les médias, et plus encore, toi Tom, tu aimes beaucoup berner les journalistes. Comment est votre relation avec les médias aujourd’hui ?
Tom : oui, nous cherchons d’être détendus avec les médias. Mais je dois avouer que ça n’a pas toujours été le cas. J’avais déjà ma photo en première page, avant la sortie de notre premier single. Le lendemain je devais aller à l’école et m’asseoir avec les autres. Quand on est enfant on est vite dépassé. On s’habitue à cette situation parce qu’on en a l’habitude. Ça a été un processus et ça ne s’est pas fait dès le début. Entre temps on cherche une échappatoire. Quand le succès commence, on a pris ce qui arrivait. Maintenant on fait mieux les choses.

Pensez vous que c’est plus facile de supporter le tapage médiatique, parce que vous étiez jeunes, ou bien était ce plus difficile ?
Les deux : plus facile.
Bill ; je crois que lorsqu’on est si jeune, on n’y pense pas beaucoup. Quand on est plus vieux-et tout le monde le sait-on réfléchit plus à telle ou telle chose. On est plus excité et certains chutent lourdement. Quand on est jeune on peut mieux encaisser les choses. C’est le cas pour l’alcool ou la drogue. Quand tu es jeune tu peux profiter toute la nuit, et tu te lèves le lendemain sans problème. Aujourd’hui on réfléchit déjà plus à l’heure à laquelle on doit se lever le lendemain.

Êtes vous maintenant des adultes ?
Tom : nous avons eu cette conversation une fois. Nous étions assis dehors et le soleil était en train de se lever, car nous avions ce rythme décalé. Alors j’ai dit : « maintenant on a 25 ans et je me sens toujours comme un petit garçon. »
Bill : je ne me sens pas non plus adulte. On est adulte quand on réfléchit plus et quand on fait plus attention. A partir de 25 ans, on se dit qu’on est sur la pente descendante !
Tom : c’est comme ça, parce que maintenant on regarde dans le miroir et on peut voir les traces de la nuit d’avant !
Bill : intérieurement on se sent toujours comme des enfants.
Tom : lorsque j’avais 15 ans je me sentais totalement adulte.
Bill : oui ! Quand j’avais 15 ans j’allais dans les clubs et je pensais que c’était inutile de me demande ma carte d’identité. Et maintenant je me sens totalement jeune et parfois je suis choqué lorsque des gens pensent que je suis plus vieux que je ne le suis. Je crois qu’on apprend toujours des choses. Visiblement nous pensons à l’album suivant avec cet album et les interviews, et nous pensons : « regarde comme on était jeune et inexpérimenté ! » Je crois qu’on ne sera jamais autant adulte.
Tom : on l’est quand on fait ce qu’on veut. Depuis que nous avons 15 on se lève et faisons en principe ce que nous avons envie de faire.

Traduction par la ST France.