12/10/2014

#14014 News Tokio Hotel

Article Msn.fr et Le Parisien (12/10/2014)


Elles craquent toujours pour Tokio hotel

Les aliens sont de retour. Cette semaine, à Paris, ils ont fait le pied de grue devant l'hôtel de Sers, hurlé devant les studios de NRJ et de « C à vous », dormi sur le trottoir de la Fnac Saint-Lazare, où ils étaient jusqu'à un millier jeudi pour une séance de dédicaces enflammée. Les aliens ? Des hordes de filles et de rares garçons en noir, porteurs de tee-shirts élimés de leur groupe préféré et d'un nombre impressionnant de cadeaux, du préservatif à la boîte de macarons.

Nouveau look et nouveau style

Surprise : Tokio Hotel, le groupe allemand phénomène des années 2000 est toujours vivant et il provoque toujours des crises d'hystérie. Après cinq ans d'absence, les quatre musiciens qui remplissaient en 2008 le Parc des Princes et les classes d'allemand sont de retour, bien décidés à revenir au premier plan avec un nouveau look et un nouveau style, plus electro et dansant que rock, plus proche de Depeche Mode que de Rammstein. Les fans suivent. Lundi, jour de sa sortie, l'efficace « Kings of Suburbia », 5e album, s'est placé directement à la première place des ventes sur iTunes et leur page Facebook a atteint plus de 3,7 millions d'amis.

Leur secret ? « On a grandi avec eux, on ne les lâchera jamais, répondent Lara, Koralie et Tatjana, venues de Nantes, Lille et Marseille pour les revoir. Ils sont comme des grands frères, qui nous ont aidés à traverser la crise d'adolescence. » Stéphanie, 32 ans, est même venue d'Ostende, en Belgique, et Irène, 50 ans, de Berne, en Suisse : « Ils nous ont parlé à l'époque avec leurs textes très intimes sur le suicide, la drogue, les parents divorcés... Et avec l'âge, ils deviennent très sexy. »

Ils sont loin les ados un peu hébétés par leur fulgurant succès planétaire. Bill, le chanteur androgyne aux piercings et talons hauts, a troqué sa coiffure pétard corbeau contre une coupe plaquée. Son jumeau Tom, avec lequel il a écrit, composé et produit ce nouveau disque, arbore une épaisse barbe. Surtout, ils ont abandonné l'allemand pour l'anglais. Logique, les deux frères vivent désormais à Los Angeles. « Il y a cinq ans, nous avons décidé de partir loin de tout car nous avions besoin de calmer le jeu, nous explique Tom, à l'abri des fans. Quand nous rentrions à la maison après les tournées, nous étions si déconnectés que nous ne savions même pas quoi faire. » « Nous sommes musiciens depuis l'âge de 7 ans et dans ce groupe depuis quatorze ans, rappelle Bill. Nous avions tous besoin d'avoir enfin une vie normale, pour notre équilibre personnel, et de nous rappeler que nous ne sommes que les rois de notre propre univers, notre banlieue natale ( NDLR : référence au titre de l'album). J'avais aussi besoin de retrouver l'inspiration. Je n'avais plus rien à dire. »


Article purecharts.fr

Tokio Hotel se confie : "On est choqué par l'homophobie qu'il y a en France"
Pure Charts vous propose de découvrir la deuxième partie de l'interview avec Tokio Hotel, dans le cadre de la sortie de l'album "Kings of Suburbia". Le groupe se confie désormais sur le mariage gay, l'homophobie en France, les critiques sur le look de Bill, le personnage de Conchita Wurst et même ses projets solo...

« Les fans sont choqués, on ne comprend pas trop »Avec une chanson comme "Love Who Loves You Back", et son clip très sexuel, vous saviez que ça pouvait en choquer quelques-uns...
Tom : C'est vrai qu'ils sont un peu plus choqués qu'on ne le pensait ! (Rires) Avec le clip de "Girl Got A Gun" aussi, les gens ont été un peu dingues. Mais, je me suis dit : "Pourquoi ? C'est ma vidéo préférée !". Je ne pensais pas qu'ils parleraient autant du personnage Toko, le mec en bleu, et que ça les choquerait ! Je l'adore cette vidéo ! C'est la même chose pour "Love Who Loves You Back", on en a eu l'idée il y a longtemps. C'est inspiré par le film allemand "Le Parfum". Il y a une scène où des gens veulent le tuer le personnage. Il y a des centaines de personnes qui lui crient dessus, il vaporise le parfum et les gens commencent à l'aimer lui et à s'aimer entre eux. On passe de la haine à l'amour. On a adoré cette scène ! On voulait faire un clip dans cet esprit-là, que ça se transforme en orgie. On n'a pas de parfum mais on a la musique !

Bill : Et puis c'est un scandale car les gens en font un scandale ! On ne devrait pas en faire tout un plat. C'est juste de l'amour, voilà le message. Je ne comprends pas que les gens se disent : "Oh la la, il y a des garçons avec des garçons, des filles avec des filles". C'est bon, on est en 2014 ! 

Je ne sais pas si vous êtes au courant mais la question du mariage pour tous a secoué la France, ça a été assez tendu... Ça vous choque ? 
Bill : Bien sûr, je suis toujours choqué quand j'entends des trucs pareils, toute cette homophobie...
Tom : On est choqué, car c'est toujours la même rengaine...
Bill : Tout le monde a le droit d'aimer qui il veut, il faut arrêter avec ces questions de genre, de religion... Dans certains pays, ça pose problème. Dans d'autres tout se passe bien, c'est magnifique ! On ne devrait même pas se poser la question...
« A l'école, j'ai toujours eu des problèmes à cause de mon look »
En faisant une chanson comme "Love Who Loves You Back", vous aviez envie d'aider vos fans à assumer leur sexualité, leur identité ?
Bill : Oui. On veut leur donner confiance en eux. J'ai toujours été comme ça moi... Je déteste quand d'autres vous disent quoi faire, comment être, quoi penser ou quoi dire. Je crois en la liberté. Tout le monde devrait pouvoir faire ce qu'il veut, aimer qui il veut. On a toujours représenté ça et c'est très bien.
Justement, Bill, tu as dû faire face à de nombreuses critiques sur ton look. Ça a été difficile à vivre ?
Bill : Le truc c'est que j'ai eu l'habitude quand j'étais petit. (Sourire) J'allais à l'école avec du vernis sur les ongles, du maquillage... J'ai toujours eu des problèmes. 
Tom : J'étais le grand frère qui le défendait dans la cour de récré ! 
Bill : J'ai toujours été en décalage. Avec du recul, oui c'était de la provocation, peut-être que je cherchais à provoquer cette réaction. Mais je n'ai jamais compris pourquoi ça pouvait en déranger certains. Je voulais montrer à tout le monde que je m'en foutais, en assumant, je leur disais : "Allez vous faire foutre !". J'ai eu l'habitude donc je m'en fous quand on critique mon style. Ça ne m'atteint pas.
« Conchita Wurst a gagné l'Eurovision à cause de son apparence »
Vous avez entendu parler de Conchita Wurst qui a gagné l'Eurovision cette année ?
Georg : Wurst ! (Rires) Ça veut dire saucisse en allemand !
Bill : C'est cool qu'elle ait gagné. Elle a une bonne voix. C'est un beau message !
Elle dansera au Crazy Horse. Pour la première fois, un homme sera à l'honneur d'une revue...
Bill : C'est super, c'est un bon exemple pour les gens, pour la tolérance.
Tom : Après, sa victoire à l'Eurovision tient plus de son apparence que de la chanson, il faut l'avouer. Mais c'est très bien ! C'est un très beau symbole.
« On aimerait collaborer avec un DJ »
Votre musique a changé. Vous aussi. Les médias et le public parlent encore beaucoup de votre apparence. Vous vous y attendiez à ce point ?
Bill : Oui ! On s'y attendait. Après, c'est normal, pour moi, la mode, le look, la pochette, les photos et tout ça, ça fait partie du package, de ce que tu crées. Il faut juste que la musique reste toujours présente. Qu'on ne parle pas que du reste.
Bill, tu aimerais te lancer dans une carrière solo ?
Georg : Moi, j'y pense ! (Rires)
Tom : J'en ferai une, moi.
Bill : Quoi ? Toi, une carrière solo ? 
Tom : Oui, moi et mon énorme pénis ! (Ils éclatent tous de rire) Je cherche juste un nom de scène. Peut-être Long Dong Tom ! (Rires)
« Je vais lancer une ligne de vêtements »
Bill : Je n'y ai jamais vraiment pensé. Je suis bien dans le groupe, même musicalement, je m'y retrouve. Je suis content, on aime ce qu'on fait. Je n'ai pas cette envie de faire un album solo. En tout cas, pas tout de suite. J'aime travailler avec d'autres gens. On aimerait collaborer avec un DJ bientôt... Rien n'est planifié. Mais j'aimerais sortir une ligne de vêtements ! Je dois trouver le temps pour faire les choses bien. Je ne veux pas juste mettre mon nom, je veux dessiner etc... Je veux que ce soit un truc. Je planche sur des dessins depuis plusieurs années. Quand le temps sera venu, ça sortira.